LA BOULIMIE
« Bonjour !!! Cher ami, je me présente : on m’appelle « BOULIMIE » ; et je t’ai choisi. Toi qui a peur de prendre du poids, eh bien ! grâce à moi, maintenant tu pourras manger, et même te goinfrer sans prendre de calories, puisque tout de suite tu iras gentiment aux toilettes pour tout vomir.
Ouiiiiiiii !!! Mets tes doigts dans la bouche ! Vas-y, ne te retiens pas ! Allez ! Vomis tout. C’est ça, continue ! Allez ! Vomis tout ! Ton estomac doit être vide. A chaque fois que tu as faim, mange, mange, mange et cours aux toilettes pour tout gerber.
N’en parle à personne, ils te considéreraient comme un monstre … Certains diront que tu as besoin d’eux, ils seront là … mais ce n’est pas vrai, ne les écoute pas ! Regarde ce que tu es devenu ! Tu devrais avoir honte ! Sale malade ! Mais non, je ne partirai pas. Je suis installée en toi et je ne partirai pas. Il est trop tard … »
Treize années de souffrance, treize années de ma vie perdues et treize années de galère. La boulimie m’a foudroyé à l’âge de 11 ans. Progressivement elle s’est installée dans mon corps d’enfant innocent et progressivement elle a guidé ma vie. Une vie misérable, entre crises de boulimie et tentatives de suicide.
J’ai souffert de cette maladie, j’ai eu honte, j’étais sale de l’intérieur. Chaque jour j’ai appris à vivre avec la maladie, chaque jour je me disais : « C’est bon, aujourd’hui je me prends en mains ! Fini la boulimie ! » Mais ELLE m’attendait au tournant pour une 1000e crise. Elle m’a détruit, elle a pris mon énergie, elle m’a tué, cette putain de maladie !
J’en voulais à la terre entière, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait ! Pourquoi moi ? J’étais mal, j’étais gros et moche, et je n’avais aucun respect pour moi.
Petit à petit, je me détruisais et petit à petit la boulimie gagnait du terrain. Mal de vivre, dépression, sentiment de honte et sentiment de haine, voilà comment je résume treize années de galère.
J’ai été boulimique et j’ai flirté avec l’anorexie ; ce cocktail a ruiné ma santé mais aujourd’hui je veux vivre, j’espère être guéri, en tout cas je suis sur la bonne voie. Je ne veux plus que la maladie me guide, je ne veux plus me faire vomir, je ne veux plus souffrir ! Une chose est sûre, je suis encore vivant et, Inch’allah, encore pour longtemps.
C’est vrai que la boulimie et l’anorexie sont des maladies complexes, connues mais souvent incomprises : au-delà de l’obésité mon histoire est celle d’un choc psychologique.
Chaque jour la boulimie me rappelait qu’elle était dans mon corps. La nourriture occupait toute la place dans ma vie, elle m’obsédait, j’étais submergé par cette obsession en permanence. Il suffisait d’un rien pour déclencher une crise.
Au fil du temps, je me suis fait vomir de plus en plus souvent, jusqu’à atteindre une dizaine de crises par jour. Chaque jour je faisais tout pour me contrôler mais je finissais toujours par craquer, la pression était tellement forte que je me jetais sur la bouffe comme un affamé. Certains disaient : « Jamel a un bon coup de fourchette, Jamel est un bon vivant, et Jamel ceci et Jamel cela … » Mais personne n’a dit : « Jamel est malade. »
J’ai été boulimique durant de nombreuses années, j’ai frôlé la mort, et j’ai joué avec le feu. Du matin jusqu’au soir, je mangeais tout ce que je trouvais sur mon passage. Sucré ou salé, ou les deux, peu importait, du moment que mon ventre était plein ; je buvais ensuite 1,5 l d’eau chaude afin d’être bien écœuré, pour vomir ensuite plus facilement.
J’étais en permanence en détresse, et régulièrement en crise. A raison d’un seul vomissement par jour, imaginez un instant l’état de l’estomac et de l’œsophage ! Alors dix vomissements ! Je n’ose même pas faire un bilan car je le sens, je le sais, il y a des dégâts. Manger, vomir, remanger et revomir, mes journées étaient rythmées par ce planning que je ne veux plus respecter. Tout devait être bien calculé, c’est-à-dire qu’il me fallait trouver de la nourriture rapide à préparer, facile à mastiquer, pas trop chère et très bourrative.
Le lieu des agapes était primordial car il ne fallait pas éveiller les soupçons sur la maladie ; vomir à la maison était le top ! A l’extérieur, c’était plus dur, mais faisable. Il me fallait aussi calculer le temps entre l’absorption des aliments et les vomissements, il ne devait pas excéder 1 heure, au plus 1 h 30, car si les aliments dépassaient l’estomac, c’était foutu : c’était la déprime assurée.
Tout était prétexte pour aller aux toilettes ! Grosses comédies monumentales, mal de ventre bidon ou diarrhée aiguë, peu importaient les moqueries, ma seule obsession c’était de vomir à tout prix et donc de me retrouver devant la cuvette des toilettes.
Ma première crise eut lieu en mai 1992. J’étais très mal, puisque je venais de me faire encore une fois frapper par mon maître d’école. Ce soir-là, j’étais installé devant la télé, je m’étais préparé un plateau de bouffe ; il y avait de tout : gâteaux, soda, chips, confitures, pain, feuilletés au fromage et bonbons, en gros tout ce que j’aimais bien ingurgiter. Devant ce « petit goûter » bien copieux, j’étais soulagé et concentré sur l’acte de manger ou plutôt de me goinfrer. La nourriture était donc mon calmant et ma drogue. C’était le moyen pour moi d’apaiser mes souffrances.
Ce jour-là, je me croyais seul dans l’appartement mais ma mère ne travaillait pas. Elle entre dans la salle à manger et m’insulte de tous les noms : « Espèce de hall ouf (porc) ! T’as encore vidé les placards ! Etouffe-toi avec cette nourriture, sale goinfre ! T’as vu comment tu es ? Tu vas encore grossir ! T’es vraiment qu’un crève-la-faim ! Que Dieu t’empoisonne … »
Ces phrases m’ont blessé. Ma propre mère m’a souhaité la mort. Jamais je n’oublierai cette fin d’après-midi car elle fut à l’origine de ma première crise de boulimie, mon premier vomissement. Après avoir bien bouffé, j’ai bu 1,5 l de coca, puis direction les toilettes. Deux doigts dans la bouche, c’est à ce moment-là que j’ai souhaité la bienvenue à madame Boulimie. Soulagé d’avoir tout expédié, je me suis pesé sur la balance et je me suis rendu compte que je n’avais pas grossi. J’ai pris conscience que c’était une très bonne idée de se faire vomir pour ne pas grossir … Si j’avais su un seul instant que j’allais vivre un cauchemar par la suite, jamais ! jamais ! jamais ! je ne serais entré dans le jeu de la boulimie, car mon calvaire a duré trop longtemps. Eh oui ! De 11 à 24 ans, à me faire vomir et à me détruire.
Je ne me savais pas malade, je pensais contrôler la situation, mais la boulimie m’a contrôlé, guidé et hanté. Cette maladie m’a touché et peut, malheureusement, foudroyer quiconque à n’importe quel moment de sa vie.
C’est en 1991-92 que j’ai commencé à prendre du poids très sérieusement. J’étais un enfant mal dans sa peau, triste et perturbé par une enfance douloureuse. En l’espace de quelques mois, j’ai doublé de volume. Très vite, mon poids est devenu un handicap, il ne se passait pas un jour sans qu’on me le fasse remarquer.
Très jeune, face à leur balourdise, leurs réactions stupides, je me suis rendu compte de l’imbécillité de certains adultes. Très jeune, j’ai su que je devais me battre pour me faire respecter, et très jeune, j’ai su que la vie n’allait pas être de tout repos.
Je suis mal, très mal, je me sens gros, moche et je n’ose plus sortir car le regard des gens me fait mal et les paroles de certains enfants me blessent également. « Oh ! Maman, regarde le gros monsieur … » « Oh la la la ! Jamel ! Tu as repris du poids ! » … Tous ces commentaires, je n’en avais pas besoin. Alors, j’ai commencé à rester à la maison ; au moins, loin des regards, je me sentais bien : seul, face à ma télé, enfermé dans ma chambre, personne pour me casser les pieds.
A partir de 14 ou 15 ans, par période, je me coupais du monde, plus d’amis, plus rien pour me soutenir.
De toute façon, je suis incompris, car la boulimie, comment la leur expliquer ? Cette putain de maladie qui me détruit de jour en jour … Je me détruis à petit feu, c’est horrible ce suicide, c’est long, j’ai mal, de plus en plus mal. Ma famille ne me comprend pas et elle n’a jamais cherché à comprendre mon mal-être. Personne ne se doute que je me fais vomir !
Pourtant, bien des perches j’ai tendues, afin qu’ils comprennent que quelque chose n’allait pas.
J’ai envie de mourir. Ce monde ne me convient pas. Il est trop complexe et les gens sont durs, de plus en plus mauvais, aigris et cons ! Je deviens de plus en plus agressif avec moi-même et les autres.
On m’insultait, je me défendais. Dieu sait combien j’en ai rossé ; aux insultes je répondais par la violence et j’avais en général le dessus vu mon poids. Ceux qui m’insultaient n’y revenaient pas. J’ai battu les gens jusqu’au sang, ma haine remontait d’un coup, et forcément ça faisait mal.
La déprime était là, et bien là, dans ma chambre avec moi et avec la boulimie. Combien de fois j’ai pensé à me jeter sous un RER. Combien de fois je me suis rendu à la station de Bagneux, je ne compte même plus. Je regardais, les rails, je regardais le train qui passait en sens inverse, je voyais ses roues d’acier qui dévoraient le ruban luisant des rails et j’imaginais mon corps déchiqueté par les tonnes de ferraille. J’avais peur de la mort et je ne voulais pas faire souffrir ma famille, alors je rebroussais chemin en rêvant à des jours meilleurs, en espérant toujours que demain serait un autre jour.
Mais finalement, les jours avancent, les mois, les années, et le résultat est toujours le même : je suis gros, voire plus gros, je suis obèse. La situation à la maison ne s’arrange pas, personne ne me comprend. Personne ne se demande pourquoi je fais de grosses crises de nerfs, alors que même à l’autre bout de la cité on m’entend hurler comme un putois.
Les parents devraient écouter l’enfant qui pique des crises de nerfs, car elles ont une signification. Le contredire n’entraîne qu’un redoublement de sa colère. Il faut au contraire en chercher le sens caché, la clé qui va vous dévoiler sa souffrance. Je suis passé par-là et je sais de quoi je parle. Maman m’a beaucoup contredit, insulté et frappé, alors que je ne cherchais que du réconfort. Oh! Mon Dieu ! J’aurais tant aimé qu’elle me vienne en aide pour calmer et apaiser mes souffrances ; mais dans notre culture la psychologie n’a pas de place et c’est bien dommage.
Depuis trop longtemps la déprime et la boulimie me poursuivaient ! Parfois j’avais envie de m’exploser la tête contre un mur tellement je souffrais à l’intérieur de moi-même.
C’était trop confus dans cette matière grise, c’était un vrai casse-tête chinois. Parfois, je passais ma journée entière à chercher des solutions afin de remonter la pente et me sortir de cette maladie, mais rien à faire, bien au contraire cela me provoquait d’autres crises de boulimie.
Un beau jour est donc arrivé à la surface de ma conscience l’idée que quelque chose n’allait pas … J’étais malade depuis treize ans …
Avant de commencer mon régime, j’ai consulté mon médecin traitant qui m’a dirigé vers un psychiatre, non pas parce que j’étais « fou » - c’est le terme qui fait peur, chacun a en tête des images d’asiles psychiatriques d’un autre âge, associées au mot « psychiatre », et peu de gens connaissent les maladies mentales qu’ils assimilent toutes à de la folie -, mais tout simplement pour parler de cette maladie que je connaissais mal. Avec mon psy nous avons fait un très gros travail, il a tout simplement redéfait le puzzle. Etape par étape, je lui ai raconté toute ma vie. Il a su mettre des mots sur des épisodes douloureux et j’ai compris beaucoup de choses. C’était important pour moi d’en savoir un peu plus, pour me permettre d‘avancer et de combattre ce virus qui hantait mes pensées.
Avant de me prendre en mains et d’accepter l’existence de la maladie, je me disais souvent : Allez ! Demain je vais contrôler mes pulsions pour en finir avec la boulimie ! Ok, j’y arrivais pendant quelques heures mais ensuite, au fur et à mesure que la journée avançait, je sentais en moi une pression de plus en plus violente qui me tenaillait les tripes et donc je craquais et sombrais dans une 1000e crise de boulimie ! Pourtant j’étais persuadé que je voulais en finir avec les vomissements ; tout le monde y croit. Mais on ne guérit pas de la boulimie par l’abstinence de la nourriture, bien au contraire ! Moi, seul, face à mon problème sur lequel je gambergeais tout le jour, j’avais l’impression que mes journées étaient super longues. Je passais la plupart de mon temps devant le frigo, mon pire ennemi, car je n’avais qu’une seule envie, c’était de me goinfrer.
Les obsessions qui m’habitaient s’identifiaient à des images, toujours les mêmes, qui venaient à mon esprit, images de frigo, nourritures sucrées et bourratives, qu’il m’était difficile d’ignorer et qui causaient en moi une véritable détresse. Les personnes boulimiques savent l’importante place que tient l’obsession de la nourriture dans leur vie. Elles ont toutes en commun cette obsession qui les submerge en permanence, du matin au soir, au point d’en détruire leurs journées.
C’est pour cette raison que j’ai décidé de voir un spécialiste. Je voulais comprendre d’où venait le problème, même si j’en avais une idée. Mon psy a même réussi à faire émerger des problèmes que je n’imaginais pas douloureux. Tous les médecins le disent, dans le cas de la boulimie, comme très souvent aussi dans le cas de l’alcoolisme et de la toxicomanie, l’obsession vient d’un problème de perte de sa personnalité.
Dans ma vie de tous les jours je jouais le rôle d’un jeune très joyeux, souriant et dynamique, mais au fond de moi j’avais un sentiment de vide extrême que je compensais par la nourriture. Ce vide, je le comblais par des kilos et des kilos de bouffe.
Ce vide est réel. Tous les boulimiques le disent.
Dans les réunions thérapeutiques auxquelles j‘ai participées, un autre symptôme ressortait souvent : c’était le manque d’énergie, l’envie de ne rien faire ! Une seule idée m’accaparait : manger, manger et encore manger ! Ensuite je dormais des heures et des heures comme pour oublier les souffrances. Malheureusement est arrivé dans ma vie ce moment où je comblais ces souffrances, ces éternels instants de vide par des médicaments et de l’alcool.
Lorsque j’étais en groupe je passais mon temps à monopoliser la parole, à rigoler, mais au fond de moi j’étais triste. Une fois mon appartement regagné, je changeais mon déguisement de clown de service et je redevenais triste et malade à mon plus grand désespoir. Je jouais un rôle qui me demandait beaucoup trop d’énergie au point que je me rendais bien compte que j’allais beaucoup trop loin ! Une voix dans ma tête me disait : « Arrête de faire le faux ! Arrête de faire le faux ! Arrête de faire le faux …! »
Mon psychiatre m’a expliqué que, chez les boulimiques, le manque de confiance en soi n’apparaît pas dans les rapports sociaux ; bien au contraire, le boulimique donne l’impression d’être sûr de lui et très confiant C’était mon cas. Mais, je le répète, tout cela s’arrêtait net dès que je me retrouvais dans l’intimité. Les sorties entre copains et copines étaient en général suivies d’une crise en rentrant : une façon pour moi d’évacuer mon surplus de joie. Et le retour à la réalité, cela faisait mal ! J’étais comme un mec qui prend son extasie et, une fois redescendu de son nuage, se sent très, très mal ! La comparaison avec mon état est très exacte : les sorties étaient mon extasie, elles me donnaient un moment de joie superficielle.
Nous sommes nombreux à côtoyer régulièrement sans le savoir des proches qui sont boulimiques ou anorexiques. La boulimie concernerait 1,1 % des filles et 0,2 % des garçons entre 12 et 20 ans. Chiffres officiels ; je n’y crois pas trop, je pense que les chiffres réels sont bien plus élevés, surtout ceux concernant les garçons.
Si, au moins, j’avais été bien renseigné … si j’avais su que se faire vomir était signe d’une grave maladie …
Yeux cernés, mains moites, assis devant la cuvette, les doigts au fond de la gorge, je gerbe mon malheur, je gerbe ce qui me fait mal, je gerbe ce qui me ronge de l’intérieur, je gerbe sur deux personnes qui me font mal, à défaut de leur cracher au visage, sur ce père alcoolique et sur ce professeur des écoles qui, à l’intérieur de l’école publique, a commis l’irréparable. Jamais personne ne me rendra mon enfance, jamais personne ne me rendra mon adolescence, jamais personne ne pourra me comprendre …
Tous les jours, c’était le même refrain ! Les crises, je les sentais venir, alors je me détachais de tout pour me cacher dans un coin loin des regards indiscrets pour manger, bouffer, ingurgiter sans mâcher et pour, ensuite, tout libérer.
La boulimie
L’autre Moi.
Voilà comment je la vois
Voilà comment je la décris :
Elle est entrée en Moi, mais va-t-elle bientôt sortir ?
Car j’en ai marre de la cacher
Je crois que je vais la montrer
Non, en fait je ne sais pas …
Je suis perdu …
Je ne sais pas, je ne sais plus
De toute façon, je n’ai jamais su …
Oui ! Jamais su …
Je n’ai jamais su
Que la boulimie allait me toucher
Jamais su qu’elle allait entrer en Moi
Pourquoi ?
Question sans réponse …
Je vis pour manger …
Je mange pour vomir …
Je vomis pour mourir …
Non, nous vivons tous pour mourir …
Enfin bref …
La boulimie …
J’ai envie de me battre contre elle,
Pas envie de me battre contre Moi …
J’ai plus la force, plus l’envie …
Combien de temps vais-je espérer ?
L’espoir fait vivre, vous allez me dire …
Mais quand on l’a perdu, on fait comment ?
Marre …
Marre de toujours devoir souffrir
devant les autres
Et de cacher mes larmes …
J’avais honte … Mal …
Il n’y a pas de mots assez forts pour décrire
la haine, la douleur que j’avais en Moi …
Je peux juste dire qu’elle était intense …
La boulimie …
L’autre Moi …
Voilà comment je la vois !
Voilà comment je la décris !
J’ai longtemps eu des pensées noires, mais dans un coin de ma tête il y avait l’espoir, l’espoir de guérir un jour. Aujourd’hui je vais très bien, les pensées noires sont reléguées à l’arrière plan et mes propos sont optimistes.
Ne perdons pas espoir, un jour viendra un mieux être qui durera, si ce n’est la guérison totale.
I have a dream …